Arbre vénérable, pierre dite aux fées, source ou promontoire : les sites au passé légendaire sont partout. Il arrive que notre simple présence y éveille une chimères assoupie depuis des siècles. Est-ce ce qui explique cet étrange sentiment d’être observé, que l’on ressent parfois dans la nature ?

Fascinée par ces lieux de passage entre deux mondes, où l’homme peut secrètement éprouver la réalité des contes de fée, Cathy Bernot est parvenue à photographier certaines d’entre elles, auxquelles elle a associé une représentation poétique de l’endroit où elles vivent. Ces images sont-elles de simples paréidolies* ? Ou reflètent-elles de sincères et fabuleuses rencontres ?

C’est sous l’égide de l’emblématique Mélusine, que s’initie ce voyage intimiste en Faérie. Merluisaine, Mélicine… quel que soit son nom, la belle serpente hante toujours les fontaines et rivières aux abords de nos villages. Toutefois, n’espérez plus la surprendre au bain : au moindre bruit, elle s’envole pour se réfugier dans la forêt la plus proche !

Fée bâtisseuse, elle promet des lendemains prospères à qui sait respecter sa singularité. Elle nous invite à repenser notre lien à la terre, non pas dans un rapport consumériste, mais dans notre quotidien et dans nos émotions : retrouver notre curiosité d’enfant, cultiver notre gratitude à l’égard de la formidable résilience de la nature proche de nous. Tant de lieux enchantés sont voués à disparaitre ! Renouer avec Mélusine, et à travers elle, avec tout ce qui participe en silence à la vitalité de nos campagnes, est un véritable enjeu pour l’avenir. Il y a urgence à accueillir l’invisible, à mieux nous ancrer pour mieux nous émerveiller : de l’insecte insignifiant à la majesté d’un vieux chêne, de la mare à l’océan, chacun participe à l’équilibre et à la magie de l’univers. Mélusine nous offre généreusement de nous réconcilier avec notre propre nature pour mieux prendre part à la construction d’un monde plus doux.