Horizon Bleu Garance

Série 1

Festival photo Montier en der

Toutes les photos de l’exposition inaugurée en novembre 2014 au festival de Montier en Der. Cette exposition était constituée tirages fine art sur papier Hahnemühle Photo Rag® Satin – impression Déclic Editions – format 70×90 contrecollé dibond et kakemonos sur toile 40×120.

L’histoire de cette série : genèse et mémoire

Quel est donc le rôle du corps dans l’acte photographique ? Comment donner corps au photographe lui-même à travers ses œuvres, et leur imprimer une signature physique aussi personnelle que l’est une écriture manuscrite ?

Comment ?

Horizon Bleu Garance est né à la surface de cette terre de passage qu’est ma plaine. Ce rapport au temps et à l’histoire, c’est avec le geste que je l’ai traduit : j’ai manié mon appareil photo à la manière de mes calligraphies d’hier. Pas de passage prolongé par l’ordinateur. Rechercher le lieu, attendre la lumière. Puis dessiner d’un geste sûr à l’encre du soleil couchant. Ainsi s’est estompée ma campagne à travers cette série de paysages expressionnistes abstraits que je suis très heureuse de vous livrer enfin.

Où ?

Pour trouver ces images, j’ai arpenté mon environnement proche, sur les traces de la grande guerre, si présente ici, dans la Marne. Un siècle plus tard, je suis allée m’immerger dans cette nature argileuse, au cœur de l’hiver. La guerre 14 n’est pas le sujet de mes images. Mais elle fut ma source d’inspiration et d’émotion. Les blessures cicatrisées et les souvenirs s’enfouissent progressivement. Je n’ai rien exhumé. Je me suis juste laissée porter par les traces et le souvenir. Car en hiver, dans le silence glacé d’une nuit tombante, les émotions remontent. Mais même au plus rude de cette saison, lorsque le jour se décline en monochrome, il est un moment d’apaisement et d’espoir, porté par une brève explosion de couleurs : lorsque le ciel s’enflamme au crépuscule. Révéler les couleurs capables de combattre l’obscurité, au sens propre comme au sens figuré : je crois que c’est le meilleur résumé que je pourrais faire de ce travail. On n’oublie rien. La terre porte notre histoire et notre avenir. Respectons-la et demeurons optimistes. Laissons-nous guider par ces petites fenêtres de lumière qui saturent notre oeil et se jouent des ombres.