Les fées qui habitent encore nos campagnes, nos rivières, nos vieux arbres… sont-elles immortelles ? Pas vraiment hélas. La magie de la nature réside dans les liens que tissent intimement tous les êtres qui y vivent. Lorsque l’homme oublie ce qu’apporte un arbre pluri-centenaire au monde, lorsqu’il arrache la tourbe à la terre, lorsqu’il détourne ou pollue la rivière, lorsqu’il chasse l’obscurité en illuminant les nuits, il ne nuit pas seulement aux animaux et végétaux qui vivent à sa surface, il anéantit des siècles d’histoires, il raye des mémoires tout un monde subtil qui a donné naissance aux contes et légendes qui nous font rêver. Un jour, nous nous réveillerons avec juste des histoires sur papier glacé, des mythes pixellisés qu’un écran racontera aux enfants. Prenons garde à préserver la beauté et la magie de certains lieux.
La fée que j’ai choisie comme porte-parole de mon exposition pour la sauvegarde de cette Faerie si menacée est plutôt une sirène. Il s’agit de Mélusine. Devinez quoi ? Elle est bien antérieure aux Lusignan et portait le nom de Merluisaine chez moi, sur les terres de Champagne. Elle ne sera pas seule, mais accompagnée d’une ronde de femmes fées, nymphes, louves… oubliées. On en parle au Festival Photo Montier ? J’ai tellement hâte de lever le voile sur ce monde mystérieux


